• Doux délire....

    Un rayon de soleil venait de caresser le mur de la pièce et auréolait d'orangé les vieilles pierres blanchies. Comme délayée par un pinceau magique, la lumière s'étira,douce puis souveraine, dorée et silencieuse dans cette fin de journée..... Un voile poudré d'or  maquillait à présent les livres et les objets, les parant pour un temps d'une beauté réelle....

     Oh! mes livres! vous vivez à présent d'une splendeur nouvelle!

    Qui se cache en vos rangs? Que puis-je vous offrir de plus beau que vous- mêmes?

    La lumière s'étale, déroule ses atours, effleure chaque chose..... elle vous donne vie et panse vos blessures, vos chants d'amour inconsolés, vos drames de famille, vos souvenirs d'enfant, de vie, de guerre.....

    Cette douce lueur qui pare vos feuillets, illumine mes rêves et me rend étonnée devant de beauté!

    Le soleil doucement, en l'instant éphémère, joue une partition et lance un refrain! Je n'ose vous toucher, j'ai peur de froisser cet instant si parfait....

      Et soudain, moment inespéré!...... des feuillets vient surgir un grand troupeau tout  blanc dévalant la colline dans l'âcre odeur mêlée de poussière et de suint, sous la chaleur torride de Provence.....dans  leur course effrénée , les couleurs se mélangent: jaunes puissants des blés, violet de la lavande, noir d'un ciel de corbeaux.....les sonnailles répondent au cri de l'épervier qui maraude là-haut.

    Les cigales amoureuses prolongent vers le soir leur chant, la source se fait rare, et le berger soupire devant tant de beauté!

    Le long torrent respire et court sous le soleil qui grille et fait craquer la peau des oliviers.....

    Les tournesols sont fous de la chaleur ambiante. Ils tendent leurs corolles avides de lumière, ivres du jaune éblouissant qui monte de la terre, rejoignant un instant un rayon de soleil.....

    Là-bas un cabanon comme un vieux tas de pierres, attend dans le silence de midi, pesant et alangui que naisse l'ombre salutaire. Même la source semble tarie; un petit filet d'eau ,ténu, va abreuver l'oiseau.

    Et ce ciel! Cet azur! Ce bleu tel un vertige fait vaciller les sons, les diluant jusqu'à la perfection!

    Les odeurs des violets, des jaunes et des verts créent un envoûtement, un voyage à l'envers dans ce pays de rêve.....

      Ombres, lumières, couleurs, mes livres, mes rêves...... où êtes-vous?

    Où suis-je tout à coup?


  • Commentaires

    1
    Samedi 28 Février 2009 à 17:28
    Il y a là un parfum de Giono, peut être la provence... Un authentique moment de rêve.
    ada
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