Un regard d'onde pâle

Posé comme une erreur

Dans son visage lisse,

Un regard hors du temps,

De l'espace, du monde,

Qui erre, qui chemine

A la recherche de ses manques

D'amour, de chaleur, de vie....

Il vagabonde sans nous voir,

Comme sourd à nos mots de paix,

Aveugle à nos sourires, à la vie

Qui l'entoure, le persécute,

Ravive ses douleurs d'enfant

En visions effrayantes

De bébé dans la nuit, seul avec le silence.

La voix lointaine d'une mère

Qui ne sait faire avec son nourrisson,

Ni dorloter, ni câliner, ni aimer !

Alors il poursuit son rêve d'amour

Le cherche à chaque coin, chaque instant,

Et nous, nous passons, invisibles

A ce regard qui meurt, un peu plus chaque jour......

" Les enfants sont les personnes les moins bien comprises de la terre, et c'est parce que la terre est gouvernée par des grandes personnes qui ont oublié qu'elles furent aussi des enfants."

Julien Green

Ce soir, la mer a un coeur de guitare,

Un chant d'amour toujours renouvelé,

Un ventre qui palpite

Aux rythmes qui clapotent,

Et mes pas dans tes pas s'attardent

Au soleil rougeoyant.... fin de jour

Qui écume la nostalgie d'un soir!

J'ai fait le voyage à l'envers!

Depuis ce temps, depuis ton départ....

Et dans ce lieu de rêve, un pincement au coeur,

La nostalgie revient, dégoulinent mes larmes....

C'est l'été des cigales, du soleil dur,

Je me noie dans tes yeux couleur lavande,

Et dans les blés se mêlent nos cheveux,

Nos rires en cascades, nos projets fous

D'amour toujours, de serments enfiévrés,

De sérénades au clair de lune,

De coeurs entrelacés qui ne mouront jamais!

Les cigales ont fui au pays des lavandes,

Les blés mûrs sont fauchés,coulent mes larmes!

Envolés les parfums de ta peau mirabelle,

Chuchotements taris à l'aube de ce jour,

Ton souvenir d'amour qui me poignarde,

S'égoutte sur mes joues dans ce voyage,

Ce paysage a la douleur d'un été fou

Qui a tué les couleurs, maudit l'espoir

De nos seize ans perdus.....