Mon inspiration

Je la tire de mes cartons

Chut! c'est une petite magie

Que je vous fais là!

Du beau, du pur,

Du direct, ça me vient tout à coup

Soir de cafard ou soir d'ivresse.....

Elle s'étale, se faufile,

Ludique,mélancolique,

Aventureuse, amoureuse,

Naviguant à votre encontre

Pour vous arracher des larmes ou des rires,

Pour vous dire toute la peine du monde

Des oiseaux de passage, des ours blancs,

Des phoques et des éléphants.....

Indignation,  rébellion, oppression

Elle se glisse dans mes rêves

Me prend la main, crisse la plume, le parchemin,

Pour faire éclore l'émotion,

La légéreté, l'espérance,

La transhumance de mes mots

Qui s'écrivent en lettres noires sur mon piano....

J'entends vos voix qui résonnent en écho

Et me renvoient le message en duo!

Il y a de l'or dans mes rêves

Des fleurs des bouquets de senteur

Aujourd'hui est un jour de trêve

Je suis inondée de bonheur

Le soleil dore ma planète

Mon coin de bois mon coin de vie

Je chante tout à coup à tue-tête

Même le rossignol m'envie

Venez respirer mes buissons

Décorés de roses trémières

Nous vivrons tous à l'unisson

De l'amour serons prisonnières

Je souffre du mal d'absence

Qui me cogne chaque soir

Quand la chambre se vide

Et retentit de ton silence.

Plus de mots à poser

Plus de gestes à donner

Le gouffre profond du vertige

M'aspire jusqu'au tréfonds

Je tremble , je trébuche, je m'enlise

Dans la spirale infernale

De ce silence sans fond.....

Tu cours parfois dans mon rêve

Tour à tour proche ou lointain

Tu tends la main, tu la retires

Et moi je crie au destin

Rends moi mon amour,il est mien!

Le temps dévore l'instant

Tam-tam de mon coeur

Tentation exaltante de vivre

Tant et plus.....tant et plus.....

Tente ta chance au jeu des secondes

Qui passent avec autant de tension....

Tentative échouée de les retenir

Tentaculaire animal dévorant ta vie

Tempêter ne sert à rien

Ni à retenir le temps

Qui tangue inexorablement

Dans le temple de l'éphémère

Ni à régler le tempo

De sa musique en crescendo.....

Tente, rebelle-toi, défie ce tentateur

Qui tambourine et emporte tes jours.....

Je suis en mal du mal que j'aime

Du ciel fauve où bat sans arrêt

Appel rythmé la forêt

Pour l'impossible poème

Dans nos courses d'enfant pas sage

Sous le dôme d'air et de lait

Comme la fontaine volait

Légèrement au visage

Le vent bruni couleur de flûte

Dans le sable nous effaçait

Et douce pluie dansait

Mêlant nos pas en sa chute

                                                Doullens,1956