Il est assis au bord du lac.

Pas loin du miroir où ses pensées s'étalent.

Protection crépusculaire pour abriter sa peine.

Pourquoi ce soir?

Un voyage immobile au fin fond de lui-même.

L'eau attire et mire ses tourments.

Une descente dans les entrailles de son âme

blessée, meurtrie, pansée, cabossée!

Elle est blessée de l'enfance, beaucoup!

De solitude, de manques.....

Sa plus profonde cicatrice, sensible, douloureuse

Encore!

Des vides qu'il ne peut pas combler!

Depuis il surnage, il vogue deci, delà

Au gré de la vie qui le porte.

"Maman, pourquoi m'as-tu abandonné?"

Comme un leit-motiv, encore et toujours...

Il le poursuit tout le temps...

Même dans les moments de paix!

C'est un voyage sans retour

A faire seul,

L'autre ne peut aider, il ne peut prendre sa souffrance

Il ne l'a pas vécue, il est trop loin!

Ce soir le lac va apaiser son âme

Ecouter  sa désespérance

Noyer les maux de son enfance!

Amis poètes où allons-nous?

Le rêve est enlisé dans le sable mouvant

Je crie j'appelle désespérément

Je les supplie même à genoux....

Nous sommes en mal d'inspiration

Le monde gomme nos émotions

Amis poètes aidons-nous

A retenir l'amour qui passe

Dans cette cage à trois sous

Avant que l'avenir trépasse

Et que l'on marche à genoux!

Amis poètes nous vivrons

Pour que la nature sois belle

Et les hommes bien plus bons

En route vers la vie éternelle!

Je souffre du mal d'absence

Qui me cogne chaque soir

Quand la chambre se vide

Et retentit de ton silence.

Plus de mots à poser

Plus de gestes à donner

Le gouffre profond du vertige

M'aspire jusqu'au tréfonds

Je tremble , je trébuche, je m'enlise

Dans la spirale infernale

De ce silence sans fond.....

Tu cours parfois dans mon rêve

Tour à tour proche ou lointain

Tu tends la main, tu la retires

Et moi je crie au destin

Rends moi mon amour,il est mien!

L'eau bleue étale

Mille rides frissonnent

Senteur de printemps

Coucou dans le bois

Gazouillis des clairières

Soleils dans les prés

Vive hirondelle

Roucoule tourterelle

Tendre mésange

Le temps dévore l'instant

Tam-tam de mon coeur

Tentation exaltante de vivre

Tant et plus.....tant et plus.....

Tente ta chance au jeu des secondes

Qui passent avec autant de tension....

Tentative échouée de les retenir

Tentaculaire animal dévorant ta vie

Tempêter ne sert à rien

Ni à retenir le temps

Qui tangue inexorablement

Dans le temple de l'éphémère

Ni à régler le tempo

De sa musique en crescendo.....

Tente, rebelle-toi, défie ce tentateur

Qui tambourine et emporte tes jours.....