• Pour l'herbier poésies d'Adamante 

     

     

    Sur un tableau d'Arnaud Bouchet 

     

    La ville a mal à l'âme, à ses murs léprosés, à la fièvre qui rôde, nauséabonde et sale.

    Elle a mal à son peuple qui n'ose balbutier et qui plus loin se terre, loin de l'enfer

    du bruit, loin des champs d'oliviers, de la terre de leurs pères qui avançaient courbés.

    La ville a mal aux bleus, à ses lambeaux de ciel, au sombre des ruelles,

    aux jardins défleuris, aux brûlures de la terre.

    Elle a perdu le vent, le chant de l'eau, le parfum de la nuit, les chemins du hasard.

    Juste un désert de vie, d'amour et de partage.

     

    Balaline 

     


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    D'après une oeuvre de Rembrandt " Cottage près de l'entrée d'un bois - 1644 "

    Sous la forme d'un Haïbun,

    pour l' Herbier de poésies d'Adamante

     

     

    Nacrée de rose sous la touffeur moite des pins, l'ombre rousse enveloppe le silence.
    Trop de tout en cet après-midi d'été. Trop de jaune, trop de bleu, trop de lumière.
    L'océan, plus loin, appelle de sa cadence.

     

    Rêve de solitude
    à deux pas des flots bleus
    Le temps s'étire

     

    Elle vit là depuis très longtemps, le corps poudré d'embruns, d'iode et de poussière. Mille instants passés , serrés dans la lumière et dans l'obscurité, des joies qui courent au matin et s'éteignent au soir.

     

    Un champ de sable et d'eau
    pour une vie entière
    Quelques flaques de bonheur

     

    Parfois, elle laisse s' échapper des envolées d'enfants, des rires sous la pinède, des cigales en amour, des parfums de la terre.
    Toujours debout, bienveillante et rouillée, un peu sensible aux vents, mais tant aimée, choyée, bercée,  élue depuis cinq générations.

     

    Balaline 

     

     


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    Photo de Françoise Isabel

    Pour l'atelier de poésies d'Adamante

    Proposition 81: Hêtre

    sous la forme de Haïbun  (prose et poésie )

     

    A fleur de terre, à fleur de vie, elles courent dans le sous-bois, sous leurs longs

    doigts masqués des stigmates du temps, humblement résignées à défier les vents.

    L'ombrelle verdoyante

    comme une fiancée

    s'appuie sur ses bras blancs

    Seras-tu là demain, mon beau fayard, hêtre en devenir qui sait déjà la richesse des instants ?

    Des racines aux faînes

    tout un charivari

    se fait l'écho du vent

    Quand la hétraie se tait, au plus doux du silence, on perçoit juste la respiration de son âme .

    Balaline


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    Photo Susi S

    Pour l'Herbier de poésies 

     

    J'aime le vent soyeux au souffle parfumé

    qui fait frémir mes lianes

    et pleurer mes baisers.

    J'aime l'ombre légère

    au doux chant de ruisseau

    levée à l'aube pâle

    endormie sous mes ailes.

    J'aime quand tu me frôles

    ma crinière aérienne

    exhalant la beauté.

    J'aime les mots des poètes

    leurs paroles en bourgeons

    qui viennent s'épancher

    au profond de la nuit.

    J'aime danser sur l'eau

    désaltérer mes rêves

    y puiser mes silences.

    Je suis l'arbre de vie

    le protecteur des âmes

    l 'un des sages de la terre.

    J'aime

    quand vous m'aimez  !

     

    Balaline

     

     


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    Pour l'Herbier de poésies d' Adamante,

    sur une toile de  Alvaro De Taddéo 

     

    Sur la vitre bien trop lisse

    où se mêlent les reflets

    d'une enfance trop dorée,

    où dort la part de rêve? 

     

    D'une cage grande ouverte

    sur les senteurs poivrées

    de chemins et de prés,

    de tartines en partage

    dans les rires d'un goûter,

    de secrets échangés 

    à la sortie des classes,

    de petits riens tout simples

    en bordure des jours,

    de la beauté des choses,

    de choses vraies,

    enfin !

    Balaline

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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